Giboulée de printemps.
Soudain le ciel aux cendres indigo
Pose à la dune une encre de silence.
L’onde émeraude où des cercles en anneaux
Semble des yeux aux prunelles immenses.
Sarbacanes sont les traits de ses flèches
Qui criblent sable et chemins sinueux
Plient les palmiers sous une douche fraîche.
Le maquis courbe un dos de petit vieux.
Feuilles froissées, crissements et déroute.
Bruits, craquements, puis soudain tout se tait
Un grand silence imbibe goutte à goutte,
Le bras de mer, le dos de la forêt.
Un long brouillard accroché aux épines,
Germe du sol et s'enroule aux cactées.
Il se faufile en ombre serpentine
Et rampe en lourd apparat de mariée
Dans la lumière du ciel nu et troué
Par l’essor d'un oiseau ou d'un pin.
Au blanc arum fraîchement déroulé
La fourmi boit la larme du serein..
Anita