Tu t'écroules sous le poids
De tes années vertes
Fruits et branches gisent au sol.
Printemps aux petites fleurs
Blanche neige, jaune au coeur.
Mon ami, mon très viel arbre
Cruel mon été
Ta veine dorée inerte
Maisonnette pour voyageur
A la penne fatiguée.
Le coeur fendu, arraché
Le buis, reposoir
De notre passé sucré.
Nichoir d'une nuit pour lui
En attente du matin.
J'arrosais de tartes en fête
Yeux et ventre pleurent
Tes petites boules d'ambre.
Pic épeiche casse noisette
En son creux trouve une tablette.
Le merle a sifflé hier soir
Mais son chant est noir
Du haut du pommier il voit
Les yeux tournés vers le ciel
On ne distingue que lui.
Reste le tronc sec et gris
Au coeur orangé
Un mineur t'avait planté
Mémoire de jardiner
Creuse terre du passé
Régalé les bouches nées
Pendant cinquante ans
Confitures tout l'hiver.
Tes racines, ton feuillage
Rêve jaune envolé!