Requiem pour ma ville enténébrée, morose.
A la pente du toit un pigeon s'est perché ;
Il module et roucoule aux nuages gris-rose ;
Echappé de son bec : un duvet arraché.
La pluie solfie et peint l’ardoise vernissée,
Pleure dans la gouttière et chevrote un sanglot.
J’entends front appuyé sur la vitre glacée,
L’orchestre de l'orage accorder son solo.
Au thème de la rue les taxis vont et viennent,
Opéra assourdi d’un bâillon de brouillard.
Goualante accrochée aux fentes des persiennes,
L’enseigne fait de l'oeil ,s’allume et joue la star.
Un chant sertit d’argent les pavés qui frissonnent.
Larmes sur ma fenêtre et ode à mes tourments ;
Sous un toit anonyme, ô mon amour entonne,
L’hymne de cette ville où nous serrons amants.
Anita