Te souviens-tu petit frère,
Des ronces d'épines
Qui écorchaient nos genoux
Avec le sang en prime
Et mes prémices de voyou
Te souviens-tu petit frère,
D'un chapiteau rouge et jaune,
Abritant la magie de l'enfance,
Du champ de foire,notre zone
De gourmandises et de méfiance
Tu t'en souviens dis,
De notre bois de jeux innocents,
Captivant nos grands yeux,
D'aventures,de romans,
De chevaliers aux chevaux bleus
Tu t'en souviens forcément,
Des retards de papa,
De l'angoisse de maman,
De nos yeux sous les draps,
Du désir de faire semblant
Tu t'en souviens frérot,
De la chienne Rita,
De ce pauvre chien Louki,
Qui tristes,suivaient nos pas
En bavant sur nos cris
Tu te souviens petit frère,
De la foire des cours et ses manèges,
Des beignets à la graisse de cheval,
Où l'odeur tel un sacrilège,
Envahissait nos corps et nos ames
Tu t'en souviens frangin,
De notre vieux soldat Romain,
Qui,ivre,nous poursuivait,
Des orties plein les mains
Et nous dans les arbres,on priait
Je me souviens petit frère,
Que je t'embarquais dans mes délires,
Que parfois,je te voyais plus vieux que moi
Et pourtant sans présager le pire,
Je te protégeais de mes compagnons de croix
Mais tu vois frangin,
Moi je ne vis pas dans le passé,
Alors aujourd'hui,en temps présent,
Je sais que tu n'es plus mon protégé,
Je t'aime et le mot n'est pas assez grand.
A.Mathieu