Un coeur usé et fier...

Un cœur usé et fier voici la légende de l’épopée
Un cœur usé et fier voici le conte de sa destinée


Il était une fois une enfant qui marchait dans la plaine
Elle riait de bon cœur, les Anges berçant sa douce bedaine
Elle caressait les tétons de sa mère qui l’auréolait de lumière
Son histoire se parait de gazouillis et de flux amers
Que son ventre rejetait après une goulée de lait
Et la main tendre écartait le danger ; sécurisée
Elle grandissait de sa petite essence qui bourgeonnait
L’amour fidèle à la mère qui l’environnait
D’une atmosphère douce et enchantée
Qui irradiait le foyer en mots tendres et dorés
Le père se penchait pour ombrer le paysage
Qui irradiait l’innocence de cette enfant de premier âge
Il escaladait la plante douce de ses pieds pour les titiller
Laissant notre poupée se glousser happant les doigts de fée
Qui pianotaient le nom d’Amour au lointain regard
De l’ombre qui s’avançait vers les cieux d’Icare


Un cœur usé et fier voici la légende de l’épopée
Un cœur usé et fier voici le conte de sa destinée


Il était une fois une jeune fille qui comptait ses poupées
Une à une dans un protocole bien ficelé, les mains portées
Vers les yeux qui s’ouvraient et se fermaient en mesure
Et la fillette se penchait à l’oreille de ses demoiselles et murmure
Les sages conseils à ses petiotes qui l’écoutent sages et attentifs
Car les enfants savent conter de drôles d’histoires aux craintifs
Cauchemars qui comblent les nuits, parfois dans une nuit noire
Que Dame Lune chasse de son rayonnement d’ivoire
Et son pouce fourré dans la bouche, elle s’invente des histoires
Dans lesquelles elle est l’héroïne qui chasse les ombres noires
Qui attaquent son château de toutes parts, en Jeanne d’Arc
Elle s’impose et sauve le royaume, son cœur happé par l’Amour et son arc
Que le prince charmant couronne d’un anneau d’or à son doigt
Et la contrée merveilleuse sonne le courage et la bravoure de la loi
Qui se penche sur l’aventure imaginée au coin de la pensée
D’une fillette au regard innocent sur sa destinée


Un cœur usé et fier voici la légende de l’épopée
Un cœur usé et fier voici le conte de sa destinée


Il était une fois une adolescente qui changeait comme un papillon
Son corps chrysalide qui frissonnait sous l’intense pression
De la chimie qui s’opérait en elle, l’agrippant de ses serres
Car le timide lépidoptère sait que son apparence est éphémère
Et que l’âge d’innocence fait place à celui de la conscience
Des métamorphoses qui s’opèrent peu à peu en son essence
De soi et des autres, que l’univers n’est plus la chaste maison
De la main qui caresse ces courbes nouvelles et l’horizon
De son être dépasse l’entendement des personnes adultes et sages
Qui content de manière remarquable les mêmes adages
Qui assomment sa vie de théorèmes plus que douteux sur l’amour
Et la romance naissante qui excite les sens de velours
Que l’émoi impose à leur intime présence qui s’adapte à leur jeunesse
Car les sens tous neufs de la fée en ébullition en elle caressent
Un roman nouveau de plaisirs et de baisers brûlants
Qui achèvent la transformation de ce cocon édifiant
En une nouvelle destinée qui se profilait aux yeux neufs et polis
Par la puberté de leurs ébats en ce monde de folie


Un cœur usé et fier voici la légende de l’épopée
Un cœur usé et fier voici le conte de sa destinée


Il était une fois une femme heureuse et fragile en son cœur
Car la Vie lui a réservé une surprise de malheur
Les capillaires qui entourent son organe titubant
Se fatiguent de pousser le liquide qui s’étend en dedans
Les usant au fur et à mesure du temps qui s’avance
Les immolant pour les reléguer en fantômes d’errance
Et la femme est totalement inconsciente de l’avancée
Des dégâts en son calice de jeunesse entamée
Si elle savait que son échéance est très proche
La déchéance de la santé se fait reproche
Car les soucis de la Vie se font numéraires
Accélérant le tissage frénétique de son suaire
Et notre femme se console dans les bras de son amant
Destin de mots doux et réconfortants pour la Belle
Qui cherche la Bête qui la dévore en son aile
Pour braver les dieux du Temps et de la Prescience
En injectant une pile neuve en toute transparence


Un cœur usé et fier voici la légende de l’épopée
Un cœur usé et fier voici le conte de sa destinée


Un cœur usé et fier qui lutte en rageuses pensées
Que son mal est un enseignement à digérer
Un coeur usé mais fier qui raconte sa longue histoire
A l'écho qui résonne inlassablement en sa mémoire
Un cœur usé et si fier de ce qui bâtit sa légende
Chantée par les druides du Temps dans les Landes
Un cœur usé et peu fier de l'impact des violences
Perpétrées par les démons de sa souffrance
Un cœur usé et non fier du souci qui ride le front d'Adam
Qui s'enquit de la santé fragile de l'olifant
Mais l’avenir n’est-il pas un long passé
A réinventer pour décroître sa lignée ?
Cette question reste un long bourdonnement à l'oreille
Qui s'est ouverte pour offrir son cœur à ta Merveille.