Ton grain de peau, j'aimerais
Qu'il soit fait de ce sable chaud
Qui coule entre mes doigts
Qui gît sous mes pas
Quand pendant des heures je marche
Le regard tourné vers le levant
Parcourant les dunes de mes souvenirs
Et me recueille dans ma nef intérieure
Endiguée par une eau turquoise.
Epouse mon oasis
De ta soie safranée
Qu'elle se confonde avec les ors de mon couchant.
Deviens cette Sherazade tombée en amour de moi,
Immergée dans l'eau claire d'un bassin,
Derrière ce paravent
De dentelle de bois finement ciselée.
Quand dans la nuit étoilée
Sous l'accollade arquée d'un palmier
Et le regard discret d'un brasier de charbons ardents
Nos chairs se collent
Nos hanches font la danse
Et nos souffles se lient
Aux encens muscés.
Retiens-moi en tes terres d'orient
Accroche-toi à mes flancs
J'inonderai tes pierres
De précieuses rivières
Ta vie
De mon fertile sourire
Je peuplerai tes jardins
De mandarins
Et d'essences rares
De menthe poivrée et de jasmins
Qui te berceront de leur effluves
Et endormiront nos enfants
Par leur joyeux pépiement.
Je laverai ta peine au cristal des montagnes
Enluminerai ton corps
En noir et or.
Dessinerai nos noms
En de douces mosaïques
Chanterai ma liesse pour toi, ma lyre
Enivré de vin de palme.