Si l'existence était un art ? la souffrance serait sa muse !
Alors j'en serai l'initiateur, je pourrais le mettre en avant, le faire connaître au monde entier mais paradoxe déchirant voici que cet art se pratique seul à l'abri des
« bienveillances », il s'alimente des pleurs, des angoisses, du sang, il cherche dans les âmes ce que les êtres humains ont bien caché et il les viole avec une violence extrême, il arrache tout sur son passage, dresse un tableau de toute beauté où la cruauté n'est qu'un faible mot pour dire ce qu'il exprime.
Cet art quand il s'exprime met au grand jour par sa poésie la plus pure une écriture qui ne vient pas de la pensée mais du corps, une écriture composée de la sueur acide qui s'échappe des pores en emportant avec elle le poison qui s'étale sur la feuille donnant un sens à l'existence.
Ce sens est celui que l'humanité ne veut pas accepter depuis que le monde est monde.
Une existence en proie permanente aux doutes.Une existence en sursis de bonheur
Une existence qui n'a de sens que par ce qu'elle contient, le bon, le mauvais.
Cet art serait l'art de comprendre l'incompréhensible, l'art de se détacher, de se dissoudre, d'exister sans apparaître, d'être là sans être vu, l'art de la parité.
C'est l'art d'être au centre des choses sans y participer.C'est l'art de la gravité.
C'est être en place sans prendre sa place
Si de cet art devait naître un objet , une chose, une œuvre, alors ce serait par son absence qu'elle prendrait toute sa valeur
Cet art serait l'art de s'ouvrir à soi-même, c'est un art qui ne se remarque pas, qui n'a aucun contestataire, aucun public, qui s'alimente de l'énergie vitale, qui circule dans les veines et vient chercher sons sens dans l'esprit, c'est un art fait de chair et de sang, c'est l'art de vivre ou de mourir !