L’amant déchu
Faut-il aimer égoïste
Ou se jeter dans cet amour
Comme on se jette au précipice ?
Je ne trouve pas l’issue.
Aimer est merveilleux
Mais aimer un peu
Ou juste un peu plus.
Je vous ai aimée
Et vous m’avez aimé.
Mais votre amour était pareil
A ces feux-follets,
Tantôt une flamme belle,
Tantôt une absence mortelle.
Mais de moi, vous souciez-vous
Quand mon amour vous désirait
Comme la folie est à l’amour
Et le malheur à la pauvreté ?
Il ne reste que des songes
Qui jadis, de ces instants,
Auprès de l’onde
Nous virent amants.
Mes jours sont en proie
Aux démons
Qui me poursuivent et me glacent
Tel l’aquilon.
Il n’est pas de monde
Que je puisse habiter.
Seules les ténèbres sombres
M’accueillent en leur foyer.
D’autres sont condamnés à mourir,
Moi, je suis condamné
A vous aimer.
C’est mon châtiment suprême
Pour m’avoir dit un jour :
« Je vous aime ».
Patricia Coelho
(texte protégé)