Le miroir
Les yeux noirs de la Mort se reflètent dans le miroir,
De l'autre côté, un autre monde l'attend,
Elle a réfléchi, beaucoup, tous les soirs,
Au moment où, libre, elle franchirait, à ses dépends,
La rivière la séparant de son sourire éternel...
L'eau est glacée, tel un coeur mort depuis longtemps,
Elle se jette, gracieuse, dans le fleuve de la vie immortelle,
Se laissant emporter vers l'autre côté, on l'attend...
"Mais n'oublie pas qu'en ces jours de tristesse,
La vie continuera à jamais dans ton âme,
Même si ton coeur, froid comme glace,
Cessera de battre...aux chagrins des dames..."
Elle n'oublie pas, qu'en ces instants de malheurs,
Elle aura toujours en elle, le souvenir d'un être,
Celui qui, toujours fut là dans les mauvaises heures,
Et qui, à jamais, sera là pour la faire renaître...
Elle a sans doute perdu l'amour de toute sa courte vie,
L'amour de tout un coeur, de tout un corps,
Mais elle a gagné sa liberté multicolore bâtie,
Tel un paradis, avec des briques d'argent et d'or,
"Mais même les briques les plus solides,
Finissent, trop souvent, par s'effondrer..."
Laissant derrière elles, un trop grand vide,
Même vide que celui qu'elle retrouvait,
En se regardant dans le miroir de sa triste chambre,
Cachée derrière son paravent, elle rêvait,
Aimait, était, souriait, elle avait encore une vie,
"Mais ma vie sans toi, n'est plus trop une vie..."