Mon cœur est un calice éclaboussé d’ivraie
Il essaime ses maux en lambeaux de misère.
Mon cœur est un calice à vider de l’excès
Il égraine des mots en lambeaux de poussière.
Je ne sais plus pourquoi je sème tous ces mots.
Dans le jardin du Temps, la vie les cueillera
Sur l’épaule du vent, la vie les oubliera.
Ecoute bien Petit, le bruit que fait la faux….
Je l’entends fouetter l’air en ses haillons d’hiver,
Je voudrais tellement être sourde à ces maux,
Je voudrais que ses pas soient brume d’éphémères,
Je sens son souffle gris me geindre sur la peau.
Pourtant les couleurs s’enflamment et mordorent les rêves,
Le souffle de la vie ne fut jamais si beau.
Les feuilles sèches crissent et rougissent de sève,
S’embrasant à la vie crépitant vibrato.
Les couleurs feu se fondent en dentelles de brume,
Le silence se fend au cœur de la nature,
Tout est calme et paisible effeuillé d’un murmure.
L’automne s’est vêtu de son plus beau costume
Mais la sève s’écoule en une plaie béante,
La vie s’enfuit déjà cascadant de rougeur.
Les songes de demain me berceront de peur,
Et mon sang gris de mort se bat, bête démente.
Je voudrais tellement m’enflammer des odeurs
Sentir la vie couler au fond de ce vieux puits,
Mais mon cadavre gît des couleurs et des bruits,
Mon cœur est une bogue évidée de douceur.
Dis-moi la vie, dis moi, pourquoi je me sens morte ?
Pourquoi faut-il toujours que je frappe à Sa porte
Pour me sentir vivante, et que saigne mon spectre
Aide moi, pour chasser cette âcre odeur infecte.