LYON…
Et je me souviens encore…
De ce lointain et énigmatique été
Août 1980 …
Et de la grande traversée…
J’ai abreuvé mon regard solitaire
A l’estuaire de la vie
De ce pont
De cette arche
Arcade
Ou sourcils d’une divine beauté… !
Lien ou cordon ombilical
Qui relie les deux rives de la cité !
Les deux fleuves amoureux
Qui vivent les meilleures noces… !
Depuis la nuit du temps
Sous les rayons dorés de l’été
La Saône et le Rhône s’embrassent
Sous mon regard émerveillé
L’onde épouse l’onde mouvante
Et de l’ondulation des eaux
S’échappent des milliers de reflets
De mon promontoire
Je suis le défilé des arbres effilés
Les prés verdoyants, étoilés
Les tuiles rouges descendent la pente
Des maisons inclinées…
Et forment une mosaïque de coquelicots
Je suis l’axe ascendant du temps
Ce n’est qu’un simple passage
Dans le temps de cette cité…
Juste une étape éphémère
Et pourtant je me souviens encore…
D’avoir foulé cette terre de piété
Je glane l’espace pour d’autres écrits
Recherche quelques empreintes délaissées
En achetant quelques revues
Gare ferroviaire…escalier en colimaçon
Nous étions trois sur les quais
Je souris aux anges des souvenirs
Embrasse un banc isolé d’un jardin
Le temps n’est plus le temps
Quelque part dans les murs de Lyon
Quelque part dans l’air de Lyon
Dans la chaleur de ses rayons
Trois personnes ont vécu un laps de temps
Lyon est déjà loin…
Lyon n’est plus qu’un souvenir…
La route escarpée s’étire lentement
Les arbres nous escortent
Et puis Besançon… Belfort… Mulhouse… Colmar…
Et la fin d’un indéfinissable parcours
Strasbourg nous tend ses… bras
© Kacem Loubay
Mardi 3 décembre 2002
Khénifra /Maroc
loubay_k@yahoo.fr
Le poète de l’autre rive