"Délivrance"
Je marche près de moi longeant les traces de mes pas,
Où me mène ces chemins ennuyeux et tragiques ?
Qu’ils soient de terres de mers de toutes voies,
Je reste ostensible aux sens bien trop tactiques.
Perdre encore un peu d’envie sans rancœur aucune,
Serrer des maux aux quatre coins des mondes inconnus
Sans blesser le linceul des âmes et de la rancune,
Ainsi le dessein que j’aspire me sera rendu.
Enivre moi de vin,
Enivre moi de joie,
Enivre moi de paix,
Délivre moi de toi.
A présent je cours et bouscule ces foules immobiles,
Je sillonne les allées, sans déranger personne,
Tas de chairs et d’os aux pensées vaines et mal habiles,
Ménagez vos émois, vos pleurs, vos cris qui résonnent.
Au milieu d’elle, je flotte, je coule et je me noie,
Dans ce tourbillon où l’on étouffe les chimères,
Que des balivernes les gavent comme des oies,
En se délectant de vomir sur leur propres mères.
Enivre moi de vin,
Enivre moi de joie,
Enivre moi de paix,
Délivre moi de toi.