Le chien
Ecoute le chien dehors sur le trottoir
Que le silence froid de la nuit ennoie
C’est mon cœur dans son triste manteau noir
C’est mon cœur déguisé enfin qui aboie
Chaque soir il vient sans aucun détour
Sous l’œil fermé de ton balcon avare
Te tenir toujours l’identique discours
Cœur et âme coupables voués au Tartare
Tu vois cet énergumène sur le trottoir
Pour seul alibi la nuit qui l’habille
Noyant la rouge honte dans le corps noir
Et la marque du dur sabot de la vie
Les yeux comparables à un feu éteint
Cet homme imitant le réverbère
C’est l’amoureux nu face à son destin
Un soleil pris dans un enfer polaire
A même le bar du célèbre trottoir
Le fruit acidulé de ton absence
Sirote le vin amer de son sang noir
Avale les bribes de sa naissance
Mastiquant et remâchant fort son orgueil
Dans la nuit tel un étrange fantôme
Éclairé uniquement de son propre deuil
Et fumant la tristesse qui le consomme
C’est un ami de la vessie de ton chien !
Cet homme ainsi qu’une ombre de la rue !
C’est mon esprit fou damné de galérien !
C’est mon cœur pareil à une poire fendue !
Cet être Madame ! Va vers l’inconnu !
Noyé dans le parfum doux et éphémère
De l’espoir fragile et tant incongru
A l’image d’un rêve délétère
Le matin le trouve l’âme sclérosée
Debout ainsi qu’un illustre chandelier
Sur la joue la signature d’une rosée
Dans le cœur un dur et immense regret
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