Février 20003
Aurélie Petite Sœur. Pourquoi reviens-tu en permanence dans mon esprit. Je revois ta petite bouille de boudeuse, je te revois m’attendant devant la porte en chantant, je te ressens dans mes bras en train de pleurer, je te réentends me parler de tes histoires, je te revois rire et…je ne te revois plus…. Je te cherche qu’es qui pourrais me rattacher à toi. C’est comme si j’avais un morceau d’amitié qui se baladait en vain pour trouver la personne mais elle flotte dans les airs. Elle cherche mais tu n’est plus là. Tu n’es plus là pour la rattraper et me la rendre. Une amitié restante sans un adieu, une amitié inachevée. Ce vide pince toujours le cœur même après tant d’années. Tu dois savoir ce que sais d’avoir mal au cœur. Mal au cœur d’amour, d’amitié, mal au cœur de ta maladie qui tu le sais pouvais faire ton cœur flancher, disparaître. Tu as eu mal au cœur au sens figuré mais aussi au sens propre. La maladie a fait flancher ton cœur qui lui ta fait disparaître à jamais. Du jour au lendemain, comment pouvais-tu le deviner et le réaliser à onze ans ? Explique moi ! Nous qui te voyons encore gamine et innocente. Si nous avions cherché au plus profond de toi qu’il y avait une Aurélie qu’essayait de nous faire comprendre ses craintes et la façon dont elle pouvait partir. Si nous l’avions affronter comme toi tu l’affrontais chaque jour. Tu te serais senti plus comprise et soutenu face à la mort. Combien de claques j’ai pu te donner quand tu me disais : Tu sais Émilie, hier j’ai cru que j’allais partir ». Je ne voulais pas l’imaginer, je ne voulais pas te croire. Mais si j’avais su qu’un jour tout se passerait réellement ainsi. On sais dis au revoir le Vendredi, on s’est serrer dans les bras, on a pleurer ensemble toutes les trois avec Ade et en partant, j’ai eu un réflexe, je ne sais pas d’ou m’ai venu cette phrase : « Promets-moi d’être là lundi ! » Tu m’a regardé, rigolé et répondu « mais je suis toujours là le Lundi, promis ! » Une énigme pour toi et pour moi. Pourquoi cette phrase ? Je suis revenu Lundi, j’avais plein d chose à te dire. Des choses banales mais tu étais toujours là pour les écouter. Mon week-end en bateau, mes émotions mais j’attendais, je ne voyais personne. J’étais là en train de me galérer seule, paumée à t’attendre puis j’ai appris que tu étais à l’hôpital. Ouh là! Non pas ça! Et j’ai fini par me dire « C’est pas grave, j’irai la voir avec Manu ». Et les jours ont passé, un, deux trois jours, j’ai voulu t’appeler Jeudi mais le Directeur nous convoquai tous dans la salle. J’étais énervée, il me coupait dans mon élan. J’avais mal au crane, tu me manquait et je voulais absolument te téléphoner. Qu’es qui nous voulait encore !? Il avait l’air bien froid et il n’était pas tout seul. Il était suivi de Serge et de Manu, tiens ils étaient bien nombreux pour nous engueuler. Tout le groupe des filles attendait avec impatience, pourvu qu’ils nous prennent pas une heure. Et la..! Lulu est arrivée, les oreilles bouchées avec un rire puissant, bizarre, l’ambiance très bizarre. Et le Directeur à lancé son discours. Je vous ai réunir ce soir pour vous prévenir qu’une de vos camarades est décédée ce matin vous devinez pas qui c’est…la phrase flotte, tout est fourmi. Je ne sens plus grand chose. Oh quel choix Toi ou Sok heng. Quel grand choix ! Ou suis-je réellement …Aurélie, Aurélie Levée. C’est de toi dont ils parlent ou ça ne doit pas être possible. Je ne suis plus rien, les vitres , la moquette, le meuble, le Directeur avec son visage flou, Ade à mes côtés, je suis pourtant bien dans cette pièce, je suis bien sur cette Terre. Et oui, il est trop tard pour t’appeler, trop tard pour tout ! Une phrase et tout bascule dans une vie, dans un cœur. Il va falloir apprendre à vivre sans toi.