A UNE SIRENE...
A : R.M.MOTTIER
Ma lyre délaissée s'est plainte
A une lune nostalgique
Que les cordes oisives de l'aube
Je vois la tristesse émerger
S'emparer des yeux du firmament
Chaque étoile pleure sa solitude éternelle
Et la nuit voyage dans la nuit
Et la nuit sombre dans la nuit
Ma nuit raccourcie vit dans son écrin
Et je n'entends que des sanglots
Qu'attisent les cendres des feux intérieurs
Traverser le toit fébrile de ma demeure
Ô âme errante redescends sur terre... !
Reviens habiter le reste de mon corps
... Et ma rive lointaine s'oublie
A la lente cadence des jours disparus
Et les rameurs silencieux
Avancent dans le lac de mes yeux
Les avirons frôlent l'onde endormie
Et emportent très loin tous les échos...
Tu vois, j'abandonne mon vieux promontoire
Ecrase une fois de plus ma longue fierté
Nulle force ne peut me retenir à cette hauteur
Et je retourne à notre ancien rivage
Où j'ai quitté une plume rebelle
Une petite sirène sillonne l'univers des océans
Et ne donne plus signe de vie...
Dans ma solitude retrouvée
Nulle femme ne peut prétendre
Me rendre de nouveau heureux...
Et j'essaie au passage d'une étoile filante
De revivre mes derniers revirements
Ta légère main tisse encore des rêves
Où tes mots ne font qu'épouser mes mots
Et bras dessus, bras dessous
Nous survolons nos deux frontières
Les ailes déployées dans l'espace de nos écrits
Pour revivre dans l'intimité de nos... appels
© kacem loubay
Jeudi 1 Août 2002
Khénifra / Maroc
loubay_k@yahoo.fr
Le poète de l'autre rive