Prince ou mendiant ?

Prince ou mendiant ?


Sous la canopée de ton coeur, dans cette clairière juste pour moi,
Il est un massif de fleur, semé d’amour auquel je crois.
Et la rosée sur leurs pétales, s’égoutte en perles de baisers,
Qui dans le calice en aval, sont récoltées pour m’abreuver.

Et comme un mendiant de l’amour, de leur doux parfum de bohème,
Je prends l’aumône nuit et jour, pour me repaître de « je t’aime ».
L’herbe gracile du sous-bois, où je dépose mes sentiments,
Protège les rêves où je te vois, bercer ma douce âme d’enfant.

La souffrance d’un arbre abattu, là dans la forêt de ton cœur,
Est le seul endroit d’où je fus, tenu éloigné par pudeur.
Mais doucement alors s’abaisse, l’écran de la souche restée,
Enraciné dans ce malaise, que tu me laisses enfin soigner

Et de l’amour que je te porte, je pense une à une les plaies,
De la tendresse qui m’emporte, je les embrasse, agenouillé.
Alors un rameau de ta vie, vers la lumière s’en est allé,
Etalant ses feuilles ravies, pour reboucher la canopée.

Mes haillons fondent et disparaissent, laissant mon état de mendiant,
Et tu me couvres de noblesse, sous l’éclat d’un prince charmant.
C’est sur Pégase que je veille, dans mon royaume qui est ton cœur.
Je le comble enfin de merveilles, que tu acceptes sans pudeur.



Stéphane Borrell.