Au fil des ans j’appréhendais la vieillesse
De voir sur le visage des autres de mon âge
Le triste reflet du mien que le temps agresse
Et laisse inexorable ses marques de ravage.
O combien je te pleure trop lointaine jeunesse
Toi qui m’as offert des instants si merveilleux
Qui m’a fait connaître l’amour et la tendresse
Découvrir le monde en des voyages fabuleux.
Je rêvais d’être Faust, alchimiste, initié.
J’étais Fulcanelli, ou Merlin l’enchanteur
J’aurais vendu mon âme tout à fait volontiers
Pour retrouver une très appréciable fraîcheur
Sombre délire que de vouloir paraître plus qu’être
Mais ma passion pour la belle et jeune Vojsava
Me fait souffrir d’aimer car il faut bien l’admettre
Je serai bien avant elle au seuil du trépas.
Pourtant je l’aime et je m’accroche à la vie
Je veux donner mon temps, mes ans et mes heures
Pour encore la séduire et lui donner envie
De partager avec moi des années de bonheur.
Et si simplement je vivais le temps présent
Et que ma douce mie m’accepte comme suis
Qu’elle me voit en beauté avec des sentiments
Le jour dans mon esprit ferait place à la nuit.