La folie (quand elle me tient les mots)

LA FOLIE
(Quand elle ronge les mots)

Pourquoi parler pouvoir puisque pauvre poète
Puisant pour parvenir par pensées palpitantes
Afin d'annihiler l'armure analphabète
Aux autres attirés aux alcôves accueillantes,

J'irai puiser mon encre aux ciels des pluies d'automnes,
Pour y tremper ma plume afin de vous noyer,
Dans d'immenses chagrins provoqués par les hommes,
Déversés sur ces pages où mon cœur vient pleurer.

Je promènerai mon âme aux jardins que j'admire,
Là où la poésie m'aide à trouver la force,
De découvrir mes rêves enfouis sous mon écorce,
Et d'écouter mon cœur jouer sur notre lyre.

Pourquoi parler pudique puisqu'un panégyrique,
Peut parfois pamphléter présomptueusement.
Mes mots malentendus mis maladroitement,
Me mettent malheureux, miteux, mélancolique.

J'entends frapper. Les mots résonnent à ma porte.
Ils viennent envahir mes rêves de folie.
Je ne veux plus des sots. Que le diable les sorte,
Pour ne plus retenir que les mots que j'oublie.

Je ne veux plus écrire ce que mon âme conte.
Mes rêves les plus fous ne doivent plus passer,
Car la main du délire ne veut plus de la honte.
Ma démence est partout. Je ne dois plus penser.

Exécrable folie tu ne passeras pas !
Mon écriture en crève et je te ferai taire !
Hors de ma poésie. Saleté ! Cancrelat !
Je cacherai mon rêve aux mots qu'il faut abstraire.

Et si j'en deviens fou puisque je suis poète,
Je jetterai ma plume afin de ne plus croire
En ces mots de vaudou qui vont brûler ma tête !
Et reviendront posthume hanter mon grimoire.