TON AMOUR M'A SAUVE
Sept juin deux mil deux,
Des larmes dans les yeux.
CHR de Lille ,mari opéré ,
Cancer devenu généralisé.
Neuf heures du matin ,
Je dois lâcher sa main.
Un infirmier vient le chercher ,
Je dois ma peine lui cacher.
J’attends dans la rotonde au troisième,
Salle d’attente ou les gens vont et viennent.
Je surveille les allers- retours des opérés,
Intervention très longue,je commence à angoisser.
A seize heures ,on m’appelle à l’accueil,
Je suis près de la chapelle ou je me recueille.
J’entendant vaguement au loin mon nom,
Je crains le pire pour lui, mais c’est de ma maison,
Dont il est question, gendarmerie d’Hesdin,
Vous avez été cambriolée très tôt ce matin.
Il vous faut faxer une plainte au plus vite et chez vous revenir,
Un individu attrapé ,l’autre armé continue à fuir.
Pour conformiser ma plainte ,je dois rentrer le lendemain chez moi,
La peur au ventre ,soudain j’ai mal ,j’ai froid.
Pas une larme ne peut couler de mes yeux,
Médecin averti ,interdiction de faire à mon époux cet aveu.
Dix neuf heures, le voilà qu’il passe toujours endormi,
Direction soins intensifs ,je n’ai pas le droit de rester la nuit.
Je souffre ,je pense très fort à lui,je quitte l’hôpital,
Cauchemar la nuit ,fiévreuse ,je dors à la maison familiale.
Au petit matin il me faut prendre ma voiture,
Rentrer chez moi ,deux heures de route ,à vive allure.
Tremblante et seule ,je dois ouvrir ma porte ,
L’angoisse me monte , « mon Dieu aidez-moi ».
J’ai peur ,je pousse la porte avec mon pied,
Saccage à l’intérieur tout était renversé.
J’ai dû enjamber nos vêtements piétinés,
Avec mon coude , sur l’interrupteur j’ai appuyé.
Tiroirs retournés ,papiers renversés,bijoux volés,
Bibelots cassés,souvenirs envolés
Chambre bouleversée ,mes sous-vêtements souillés .
Je sens notre maison, notre intimité , violées.
Mes mains gantées il me fallait tout jeter ,
Car je n’avais pas envie de conserver,
Les traces de ces individus qui avaient sali,
Une bonne partie de nos souvenirs,de notre vie.
Pourtant à mes yeux tout paraîssait secondaire ,
A la vue de la police soudain malaise ,je tombe à terre.
Ma dépositon faite,je retourne le jour suivant près de lui,
Car je ne conçois pour rien au monde, sans lui ,ma vie.
Ou ai-je pu trouver tout ce courage pour tenir bon,
Ranger en une nuit ,seule, entièrement toute la maison.
Repartir près de lui et à nouveau lui sourire,
Toutes ces images horribles il me fallait les fuir.
Le jour de sa sortie ,il fallait tout lui avouer ,
Le médecin, gentiment pour moi, s’en est chargé.
J’ai minimisé pour lui ce cambriolage,
Disant que notre Amour était plus fort que ce ravage.
Près de quatre ans après je n’ai rien oublié ,
Mon Amour pour les cieux ,deux ans après s’en est allé.
J’ai dû partir enfin de cette maison, déménager,
Car trop de bons et mauvais souvenirs m’y paralysaient.
Pour lui ,pour son amour il me fallait avancer ,
Dans la dépression je commençais à me noyer.
Malgré ta maladie tu m'as beaucoup aidé,
Et je peux dire que c'est ton Amour qui m'a sauvé.
M-T CATALA le 3avril 2006