Elle cherche, elle guette, elle épie
Le corps du faible, l’âme du fort
Jusque dans ses moindres replis.
Et quand elle trouve enfin le nid,
Elle s’installe discrète dans son for.
Elle a œuvré jour après jour
Se terrant, se cachant de mes yeux,
Se nourrissant des sucs de mon arbre.
Elle n’a fait aucune erreur
Dans l’accomplissement de mon malheur,
Mettant chaque chose à sa place
Pour ne laisser, d’abord en moi, que des traces.
Elle commence toujours à travailler alentour,
Sans nul autre intention de s’éparpiller.
Comme elle aime le travail bien fait,
Elle y a mis tout son courage et sa ténacité.
Moi, pendant ce temps, je continue.
Je continue de vivre, d’admirer et d’aimer.
Ensuit elle regarde plus loin et plus loin.
Moi, pendant ce temps, un peu de fatigue
Et quelques faiblesses, l’air de rien.
On ne peut l’apercevoir
Que si elle se sent prête.
Avant ça, il est difficile de croire
Que le corps subit défaite après défaite.
Puis vient enfin ce jour si précieux
Ou elle nous autorise à la trouver.
Elle joue à ce cruel jeu
Pour nous affaiblir et nous déstabiliser.
Quelquefois, le désir de se montrer
Arrive trop de bonne heure
Et il est encore temps pour l’adversaire
D’œuvrer contre elle et son labeur.
Mais il est une issue qui est fatale
Lorsqu’elle gagne le combat contre le corps.
Alors, il faut pour les proches
Préparer les larmes
Pour inonder de tristesse, le sort.
Quand elle gagne une autre âme,
On ne l’admire pas et on ne la félicite pas.
Elle est si sournoise
Qu’elle ne laisse pas le choix des armes
A cet être, qui résigné, meurt dans ses bras.
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