Par où commencer cet autoportrait, quels pinceaux prendre dans le pot?
Allons-y à la brosse puisqu'il se fait tard et que mes yeux commencent à se fermer.
Eh bien je suis quelqu'un qui se fait du souci absolument pour tout dans l'existence, qui n'a aucune idée du comment de sa présence au monde et qui survit néanmoins depuis près de 42 ans essentiellement grâce à son humour et à son besoin de s'épancher par les sentiments. On peut me définir également comme un ermite social un peu errant et très paresseux, ayant gardé une âme enfantine.
Rares sont mes textes dans lesquels il n'y a pas d'humour, même s'il est grinçant comme dans ''Un Dimanche anglais'' ou sinistre à la Edgar Poe comme dans ''Souffleurs de Verre''. Evidemment après un certain âge il faut commencer à gérer aussi les signes de la vieillesse et de la mort qui deviennent plus insistants. Ce n'est pas simple, je le dis pour les plus jeunes. Mais dans le fond ça met un peu de piment dans l'existence de savoir qu'on va vers la dégénérescence et la dislocation, pas besoin d'écrire de science-fiction puisque nous la vivons.
''La Montgolfière'' est un de mes textes préférés parce qu'il fut écrit sous antidépresseurs. Je n'avais jamais essayé ces médicaments et voilà que mon médecin me dit 'ça ne fait de mal à personne quand visiblement on ne se sent pas bien' Et moi naïf je décide de faire l'essai. Une nuit épouvantable s'ensuit pendant laquelle je vômis toutes mes tripes et au matin complètement épuisé voilà que des images s'imposent à moi par superpositions, ce sont ces images notées qui m'on permis d'écrire ce poème en prose qui n'a probablement rien à voir avec les frères de Montgolfier mais bien avec les propriétés psychotropes de ce médicament que bien entendu je n'ai jamais repris depuis (pas maso quand même!).
Mes textes les plus sereins viennent de l'Italie. Avec la Grèce c'est l'un des pays où je me sens le mieux après avoir vécu dans beaucoup de lieux (France, Etats-Unis, Sénégal, Grande-Bretagne, Espagne). Il ne m'est pas possible de composer quoi que ce soit sans qu'un endroit précis se profile en arrière-fond. Même lorsqu'il n'est pas nommé comme dans ''Le nouveau Monde'' on pourra reconnaître la Grande-Bretagne grâce au pain sous plastique du petit déj. Trop typique!
Ah, je ne voudrais pas manquer de remercier Tony (quoi 19 ans et déjà des idées si brillantes?
) pour le plaisir qu'il me procure à venir ici étaler mes défauts. On ne peut guère rire de ses qualités, alors ce sont les défauts qu'il faut cultiver pour écrire quoi que ce soit. Enfin c'est ma recette pour ceux dont l'encre viendrait à sécher...
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