Il est en ma demeure aux pensées solitaires
Quelque douce langueur en ondes insignifiantes
Et mes larmes seraient de nature indécente
S'il fallait que j'en use pour des peines légères
Il est en ma demeure aux affres d'un destin
Quelque vive douleur ou cinglante souffrance
Et guérir me serait inutile espérance
S'il fallait que ces maux se répètent sans fin
Il est en ma demeure aux doutes effrayants
Quelque grave fêlure en mon âme effritée
Et l'amour me serait de peu d'humanité
S'il fallait qu'il me dise "offres-toi à présent"
Il est en ma demeure aux souvenirs enfouis
Quelques bribes de sens que font les rémanences
Et je sais qu'elles seraient raison pour que j'avance
S'il fallait que je vive aux seuls rêves enfuis
Il est en ma demeure aux heures entassées
Quelque vide béant ou déserte jachère
Et les âges venant en convoyer la terre
Me seraient l'avatar de tant de mes chantiers
S'il fallait que je meure résigné d'un passé