Le plus long des voyages est-il de ces étoiles
Qui laissent en un regard de si vives brillances
En reflets d'un néant à l'infini distance
Scintillant du savoir que notre histoire voile
Le plus doux des voyages est-il de l'innocence
Qui retire sans heurt des niches de l’enfance
L'espérance d'un être que l'on sait en partance
Avant qu'il désespère d'un trop plein de confiance
Le plus beau des voyages est-il de nos conquêtes
Que l'on voudrait bénies au graal que l'on espère
Mais quand l'on se soumet à de vaines prières
L'on paye de charniers l'impasse de nos quêtes
Le plus grand des voyages est-il le cours des âges
Quand se lèvent les vents qui attisent la flamme
Las, de l'humanité qui nous est part de l'âme
Se ternit le miroir de celle qu'on partage
Le dernier des voyages est-il aux heures noires
Evidence du soir qui se fait en silence
Offrande à quelque dieu aux portes de l'absence
Ou l'on sent de terreur s’effacer les mémoires