Le Naufragé
Je torpille ma vie au-delà des vagues.
Le ressac m’envahit, je divague.
Houle disgracieuse, un vent de violence.
La marée honteuse crache ses offenses.
Je saborde mon silence, l’amère incertitude.
L’écume ingrate, le désordre, l’amplitude.
J’applaudis ma rage, corps dévasté, une plage.
La colère des mots, terrible piratage.
J’échoue lamentablement, île envoûtante.
Brise légère, un réconfort, lèvres écumantes.
Tanguer dans l’absurde, l’aquilon imprévisible.
Navigateur éperdu dans un lointain indescriptible.
Je chamboule, l’Épervier désordonné, un mât déchiré.
Inclinaison, désinvolture, une marée, l’offensé.
Haute mer en furie, un boucanier, l’épave.
Nudité obscène, le torride chagriné, l’esclave.
Timonier, la dérive assurée, un promontoire salvateur.
À bâbord, charpente violentée, un désir charmeur.
L’approche, l’ancrage non violent, câble dépouillé.
Paradis, l’aphrodisiaque, soulagement d’un blessé.
André, épervier