Une nuit se termine…
…Je m’égare et chemine
Au gré de mon errance
J’en oublierais parfois
Les pesantes souffrances
Et ces heures aux abois
Reclus dans le silence
Ou pris dans le maelstrom
Des cris, des invectives
De l’ivrogne en dérive
Mon être se déforme…
…Les paroles confuses
Assèchent ma salive
Les vaines fariboles,
Et les idées obtuses
Eloignent les convives
A ces gorgées d’alcool
Lentement je m’étiole
Elles sont douces et sucrées
Pour ces élans brisés
Pour un désir d’envol...
...Mais aussi vitriol
Pour mieux ronger l’armure
D’une âme qui s’isole
Et cache les fêlures
D’un égo qui s’affole
Et les larmes me viennent
Et le cœur se délite
J’ai su chanter la vie
Je ne vis que l’ennui
A l’infini rengaine
Quelques pensées s’assemblent
Dérangeant mon ivresse
L’angoisse me possède
Si sombre est le décor
D’un futur sans promesse
...Le fond de bière est tiède...
...Voilà qu'il me ressemble...
Mon désespoir féconde
Les joies d’un autre-monde
Et mes rêves de gloire
Sont comme ces mémoires
Qu'on dirait d’outre-tombe
…Le fond de bière est tiède…
...De rancœurs je me tords...
Patron, il vous incombe
De me servir encor
C’est maintenant l’aurore
Il faut que j’y succombe
Quand sonneront matines…
…Aux cloches assassines