La sentinelle
Transie de froid, entourée de puanteur
Générée par les cadavres que l'on devait emplier
Faute de pouvoir les enterrer. Prise de torpeur
En raison des nuits et des jours, sans sommeil, harassé
Il tenait debout, un rictus aux lèvres, tel un automate, laid
Son uniforme de boue et de vermine composé
Lui faisait un carcan que chaque pas craquelait
Tel un costume de théatre, de mauvais goût, rapiécé.
Curieusement, la voûte étoilée offrait un calme innocent
Qui tranchait avec les horreurs insoupçonnées, quotidiennes
Chaque seconde apportait son martyr encore adolescent
A cette gurerre, monstre qui les engloutissait pire que vaurienne.
Il ne tenait plus, même l'image de Blanche, refugiée, belle
Au plus profond de son coeur, telle une rédemption
Ne suffisait plus à le faire tenir debout. rebelle
Aux réglements qu'il jugeait stupides et alliénation.
Il alluma sa cigarette, sa lumière se vit comme une virgule
De très loin, sans doûte, l'ennemi à l'affût
Tira en direction de cette lueur, point minuscule
Sans vraiment viser, par réflexe connu.
Joseph, surpris, tomba, s'évanouit en pensant à Blanche
Il se réveilla hébêté à l'hôpital militaire avec un blâme!
Il se tata, son corps entier ne réclamait pas vengeance
Il souriait en pensant à ce putain de Chemin des dames!