Casinostreap
Dans le vitrail des jours où règne la tourmente,
Quand le rouge sanguin crie plus fort que le bleu,
Je me noie dans l’asile aux vils et mille jeux
Que des souvenirs lourds invectivent et aimantent.
Lumières mornes, lustres, et oppressants silences,
Surenchères éphémères de tapis décadents,
Les joies et les peines fières, me flagellent les sangs,
Au son du lucre qu’ignore la bienséance.
Et l’in satiété d’un homme seul, à l’écart,
Jetant ses palets impudiques au velours vert,
Dans un plaisir inouï ! Dont l’outrance m’égare
Moi qui dés le matin hasarde une nuit austère.
Il caresse l’idée de ces faveurs nouvelles
Alternant rouge et noir, désir, la peur, l’espoir
Pour mises et appâts, je n’ai que mes dentelles
A donner aux gagnants, quand je perds certains soirs.
Je paye de mes charmes et me ronge le cœur
De voir que les uns jouent ce que les autres pleurent.
Muriel Roland
Décembre 2006
http://www.murielroland.com