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| Vos poèmes préférés ? | |
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Stéphane Invité
| Sujet: Vos poèmes préférés ? Mer 15 Mar - 1:34 | |
| Voici un de mes poèmes préférés (en prose) de Edgar Allan Poe : Le corbeau.
Une fois, par un minuit lugubre, tandis que je m'appesantissais, faible et fatigué, sur maint curieux et bizarre volume de savoir oublié, tandis que je dodelinais la tête, somnolant presque, soudain se fit un heurt, comme de quelqu'un frappant doucement, frappant à la porte de ma chambre, cela seul et rien de plus
Ah! distinctement je me souviens que c'était en le glacial décembre : et chaque tison, mourant isolé, ouvrageait son spectre sur le sol. Ardemment je souhaitais le jour; vainement j'avais cherché d'emprunter à mes livres un sursis au chagrin - au chagrin de la Lénore perdue - de la rare et rayonnante jeune fille que les anges nomment Lénore - de nom! pour elle ici, non, jamais plus!
Et de la soie l'incertain et triste bruissement en chaque rideau purpural me traversait, m'emplissait de fantastiques terreurs pas senties encore : si bien que, pour calmer le battement de mon coeur, je demeurais maintenant à répéter : C'est quelque visiteur qui sollicite l'entrée, à la porte de ma chambre; quelque visiteur qui sollicite l'entrée à la porte de ma chambre; c'est cela et rien de plus
Mon âme se fit subitement plus forte et, n'hésitant davantage : <<Monsieur, dis-je, ou madame, j'implore véritablement votre pardon ; mais le fait est que je somnolais, et vous vîntes si doucement frapper, et si faiblement vous vîntes heurter, heurter à la porte de ma chambre, que j'étais à peine sûr de vous avoir entendu.>> Ici j'ouvris grande la porte : les ténèbres et rien de plus
Loin dans l'ombre regardant, je me tins longtemps à douter, m'étonner et craindre, à rêver des rêves qu'aucun mortel n'avait osé rêver encore ; mais le silence ne se rompit point et la quiétude ne donna de signe ; et le seul mot qui se dit, fut le mot chuchoté <<Lénore!>> je le chuchotai et un écho murmura de retour le mot <<Lénore!>> purement cela et rien de plus
Rentrant dans la chambre, toute l'âme en feu, j'entendis bientôt un heurt en quelque sorte plus fort qu'auparavant. <<Sûrement, dis-je sûrement c'est quelque chose à la persienne de ma fenêtre. Voyons donc ce qu'il y a et explorons ce mystère ; que mon coeur se calme un moment et explore ce mystère ; c'est le vent et rien de plus.>>
Au large je poussai le volet, quand, avec maints enjouement et agitation d’ailes, entra un majestueux corbeau des saints jours de jadis. Il ne fit pas la moindre révérence, il ne s’arrêta ni n’hésita un instant : mais, avec une mine de lord ou de lady, se percha au-dessus de la porte de ma chambre ; se percha sur un buste de Pallas, juste au-dessus de la porte de ma chambre ; se percha, siégea et rien de plus
Alors cet oiseau d’ébène induisant ma triste imagination au sourire, par le grave et sévère décorum de la contenance qu’il eut : <<Quoique ta crête soit chenue et rase, non! Dis-je, tu n’es pas, pour sûr, un poltron, spectral, lugubre et ancien Corbeau, errant loin du rivage de Nuit - dis-moi quel est ton nom seigneurial au rivage plutonien de Nuit.>> Le Corbeau dit : <<Jamais plus.>>
Je m’émerveillai fort d’entendre ce disgracieux volatile s’énoncer aussi clairement, quoique sa réponse n’eût que peu de sens et peu d’à-propos ; car on ne peut s’empêcher de convenir que nul homme vivant n’eut encore l’heur de voir un oiseau au-dessus de la porte de sa chambre - un oiseau ou toute autre bête sur le buste sculpté au-dessus de la porte de sa chambre -, avec un nom tel que : <<Jamais plus.>>
Mais le Corbeau perché solitairement sur ce buste placide, parla ce seul mot comme si son âme, en ce seul mot, il la répandait. Je ne proférai donc rien de plus ; il n’agita donc pas de plume, jusqu’à ce que je fis à peine davantage que marmotter : <<D’autres amis déjà ont pris leur vol, demain il me laissera comme mes espérances déjà ont pris leur vol.>> Alors l’oiseau dit : <<Jamais plus.>>
Tressaillant au calme rompu par une réplique si bien parlée ; <<Sans doute, dis-je ce qu’il profère est tout son fonds et son bagage, pris à quelque malheureux maître que l’impitoyable Désastre suivit de près et de très près suivit jusqu’à ce que ses chansons comportassent un unique refrain ; jusqu’à ce que les chants funèbres de son Espérance comportassent le mélancolique refrain de <<Jamais - jamais plus.>>
Le Corbeau induisant toute ma triste âme encore au sourire, je roulai soudain un siège à coussins en face de l’oiseau, et du buste, et de la porte ; et m’enfonçant dans le velours, je me pris à enchaîner songerie à songerie, pesant à ce que cet augural oiseau de jadis, à ce que ce sombre, disgracieux, sinistre, maigre, et augural oiseau de jadis signifiait en croissant : <<Jamais plus.>>
Cela, je m’assis occupé à le conjecturer, mais n’adressant pas une syllabe à l’oiseau dont les yeux de feu brûlaient, maintenant, au fond de mon sein ; cela et plus encore, je m’assis pour le devine, ma tête reposant à l’aise sur la housse de velours des coussins que dévorait la lumière de la lampe, housse violette de velours qu’Elle ne pressera plus, ah! jamais plus.
L’air, me sembla-t-il, devint alors que dense, parfumé selon un encensoir invisible balancé par les Séraphins dont le pied, dans la chute tintait sur l’étoffe du parquet. <<Misérable! m’écriai-je, ton Dieu t’a prêté ; il t’a envoyé par ces anges le répit, le répit et le népenthès dans ta mémoire de Lénore! Bois! oh! bois ce bon népenthès et oublie cette Lénore perdue!>> Le Corbeau dit : <<Jamais plus.>>
<<Prophète, dis-je, être de malheur! prophète, oui, oiseau ou démon! Que si le Tentateur t’envoya ou la tempête t’échoua vers ces bords, désolé et encore tout indompté, vers cette déserte terre enchantée, vers ce logis par l’horreur hanté : dis-moi véritablement, je t’implore! y a-t-il du baume en Judée? Dis-moi, je t’implore.>> Le Corbeau dit : <<Jamais plus!>>
<<Prophète, dis-je, être de malheur! prophète, oui, oiseau ou démon! Par les cieux sur nous épars, et le Dieu que nous adorons tous deux, dis à cette âme de chagrin chargée si, dans le distant Eden, elle doit embrasser une jeune fille sanctifiée que les anges nomment Lénore - embrasser une rare et rayonnante jeune fille que les anges nomment Lénore.>> Le Corbeau dit : <<Jamais plus!>>
<<Que ce mot soit le signal de notre séparation, oiseau ou malin esprit>> hurlai-je en me dressant. <<Recule en la tempête et le rivage plutonien de Nuit! Ne laisse pas une plume noire ici comme un gage du mensonge qu’a proféré ton âme. Laisse inviolé mon abandon! quitte le buste au-dessus de ma porte! ôte ton bec de mon coeur et jette ta forme loin de ma porte!>> Le Corbeau dit : <<Jamais plus!>>
Et le Corbeau, sans voleter, siège encore, siège encore sur le buste pallide de Pallas, juste au-dessus de la porte de ma chambre, et ses yeux ont toute la semblance des yeux d’un démon qui rêve, et la lumière de la lampe, ruisselant sur lui, projette son ombre à terre : et mon âme, de cette ombre qui gîte flottante à terre ne s’élèvera - jamais plus.
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| | | Michel L Invité
| Sujet: Re: Vos poèmes préférés ? Mer 15 Mar - 12:32 | |
| Les assis - Arthur Rimbaud
Les assis
Noirs de loupes, grêlés, les yeux cerclés de bagues Vertes, leurs doigts boulus crispés à leurs fémurs Le sinciput plaqué de hargnosités vagues Comme les floraisons lépreuses des vieux murs ;
Ils ont greffé dans des amours épileptiques Leur fantasque ossature aux grands squelettes noirs De leurs chaises ; leurs pieds aux barreaux rachitiques S'entrelacent pour les matins et pour les soirs !
Ces vieillards ont toujours fait tresse avec leurs sièges, Sentant les soleils vifs percaliser leur peau, Ou, les yeux à la vitre où se fanent les neiges, tremblant du tremblement douloureux du crapaud
Et les Sièges leur ont des bontés : culottée De brun, la paille cède aux angles de leurs reins ; L'âme des vieux soleils s'allume emmaillotée Dans ces tresses d'épis où fermentaient les grains.
Et les Assis, genoux aux dents, verts pianistes Les dix doigts sous leur siège aux rumeurs de tambour, S'écoutent clapoter des barcarolles tristes, Et leurs caboches vont dans des roulis d'amour.
- Oh, ne les faites pas lever ! C'est le naufrage... Ils surgissent, grondant comme des chats giflés, Ouvrant lentement leurs omoplates, ô rage ! Tout leur pantalon bouffe à leurs reins boursouflés.
Et vous les écoutez, cognant leurs têtes chauves Aux murs sombres, plaquant et plaquant leurs pieds tors, Et leurs boutons d'habit sont des prunelles fauves Qui vous accrochent l'oeil du fond des corridors !
Puis ils ont une main invisible qui tue : Au retour, leur regard filtre ce venin noir Qui charge l'oeil souffrant de la chienne battue Et vous suez pris dans un atroce entonnoir.
Rassis, les poings noyés dans des manchettes sales Ils songent à ceux-là qui les ont fait lever Et, de l'aurore au soir, des grappes d'amygdales Sous leurs mentons chétifs s'agitent à crever.
Quand l'austère sommeil a baissé leurs visières Ils rêvent sur leur bras de sièges fécondés, De vrais petits amours de chaises en lisière Par lesquelles de fiers bureaux seront bordés ;
Des fleurs d'encre crachant des pollens en virgule Les bercent, le long des calices accroupis Tels qu'au fil des glaïeuls le vol des libellules - Et leur membre s'agace à des barbes d'épis.
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| | | Fetide Invité
| Sujet: Les Litanies de Satan Jeu 16 Mar - 11:05 | |
| Les Litanies de Satan, Baudelaire O toi, le plus savant et le plus beau des Anges, Dieu trahi par le sort et privé de louanges, O Satan, prends pitié de ma longue misère! O Prince de l'exil, à qui l'on a fait du tort, Et qui, vaincu, toujours te redresses plus fort, O Satan, prends pitié de ma longue misère! Toi qui sais tout, grand roi des choses souterraines, Guérisseur familier des angoisses humaines, O Satan, prends pitié de ma longue misère! Toi qui, même aux lépreux, aux parias maudits, Enseignes par l'amour le goût du Paradis. O Satan, prends pitié de ma longue misère! O toi qui de la mort, ta vieille et forte amante, Engendras l'Espérance, - une folle charmante! O Satan, prends pitié de ma longue misère! Toi qui fais au proscrit ce regard calme et haut Qui damne tout un peuple autour d'un échafaud, O Satan, prends pitié de ma longue misère! Toi qui sais en quels coins des terres envieuses Le Dieu jaloux cacha les pierres précieuses, O Satan, prends pitié de ma longue misère! Toi dont l'œil clair connaît les profonds arsenaux Où dort enseveli le peuple des métaux, O Satan, prends pitié de ma longue misère! Toi dont la large main cache les précipices Au somnambule errant au bord des édifices, O Satan, prends pitié de ma longue misère! Toi qui, magiquement, assouplis les vieux os De l'ivrogne attardé foulé par les chevaux, O Satan, prends pitié de ma longue misère! Toi qui, pour consoler l'homme frêle qui souffre, Nous appris à mêler le salpêtre et le soufre, O Satan, prends pitié de ma longue misère! Toi qui poses ta marque, ô complice subtil, Sur le front du Crésus impitoyable et vil, O Satan, prends pitié de ma longue misère! Toi qui mets dans les yeux et dans le cœur des filles Le culte de la plaie et l'amour des guenilles, O Satan, prends pitié de ma longue misère! Bâton des exilés, lampe des inventeurs, Confesseur des pendus et des conspirateurs, O Satan, prends pitié de ma longue misère! Père adoptif de ceux qu'en sa noire colère Du paradis terrestre a chassés Dieu le Père, O Satan, prends pitié de ma longue misère!
PRIÈRE
Gloire et louange à toi, Satan, dans les hauteurs Du Ciel, où tu régnas, et dans les profondeurs De l'Enfer, où, vaincu, tu rêves en silence! Fais que mon âme un jour, sous l'Arbre de Science, Près de toi se repose, à l'heure où sur ton front Comme un Temple nouveau ses rameaux s'épandront! |
| | | Patricia Invité
| Sujet: Re: Vos poèmes préférés ? Jeu 16 Mar - 11:21 | |
| Je ne sais pas si je dois poster ce lien ici mais c'est un site qui nous permet de retrouver justement ces poèmes qui nous ont tant touchés.
http://poesie.webnet.fr/ |
| | | Max-Loui Invité
| Sujet: Re: Vos poèmes préférés ? Jeu 16 Mar - 15:35 | |
| Bon jour, Va falloir que je me plonge sérieuseusement dans la Poésie. Je ne connais point ces auteurs, à part de noms.L'inculture Est une vilaine bête, qu'il faut dresser par le houx, au prix De grands efforts. Diantre, le courage, soudain, à la lecture Me manque. Ces textes sont bien compliqués, à mon avis Max-Louis |
| | | AC Invité
| Sujet: Re: Vos poèmes préférés ? Sam 18 Mar - 16:30 | |
| Voici les deux premiers qui me viennent en tête et que je sais par coeur depuis le temps où nous récitions sur l'estrade de la salle d'école:
HOMMAGE A LA VIE (Jules SUPERVIELLE)
C'est beau d'avoir élu Domicile vivant Et de loger le temps Dans un coeur continu, Et d'avoir vu ses mains Se poser sur le monde Comme sur une pomme Dans un petit jardin, D'avoir aimé la terre, La lune et le soleil, Comme des familiers Qui n'ont pas leurs pareils, Et d'avoir confié Le monde à sa mémoire Comme un clair cavalier A sa monture noire, D'avoir donné visage A ces mots : femme, enfants, Et servi de rivage A d'errants continents, Et d'avoir atteint l'âme A petit coups de rame Pour ne l'effaroucher D'une brusque approchée. C'est beau d'avoir connu L'ombre sous le feuillage Et d'avoir senti l'âge Ramper sur le corps nu, Accompagné la peine Du sang noir dans nos veines Et doré son silence De l'étoile Patience, Et d'avoir tous ces mots Qui bougent dans la tête, De choisir les moins beaux Pour leur faire un peu fête, D'avoir senti la vie Hâtive et mal aimée, De l'avoir enfermée Dans cette poésie.
LES HORLOGES (E. Verhaeren)
La nuit, dans le silence en noir de nos demeures, Béquilles et bâtons qui se cognent, là-bas; Montant et dévalant les escaliers des heures, Les horloges, avec leurs pas ;
Émaux naifs derrière un verre, emblèmes Et fleurs d'antan, chiffres maigres et vieux; Lunes des corridors vides et blêmes, Les horloges, avec leurs yeux ;
Sons morts, notes de plomb, marteaux et limes Boutique en bois de mots sournois, Et le babil des secondes minimes, Les horloges, avec leurs voix ;
Gaines de chêne et bornes d'ombre, Cercueils scellés dans le mur froid, Vieux os du temps que grignote le nombre, Les horloges et leur effroi ;
Les horloges Volontaires et vigilantes, Pareilles aux vieilles servantes Boitant de leurs sabots ou glissant Les horloges que j'interroge Serrent ma peur en leur compas. |
| | | AC Invité
| Sujet: Re: Vos poèmes préférés ? Mer 5 Avr - 2:32 | |
| 30 MAI 1932 (René-Guy CADOU)
Il n'y a plus que toi et moi dans la mansarde Mon père Les murs sont écroulés La chair s'est écroulée Des gravats de ciel bleu tombent de tous côtés Je vois mieux ton visage Tu pleures Et cette nuit nous avons le même âge Au bord des mains qu'elle a laissées
Dix heures La pendule qui sonne Et le sang qui recule II n'y a plus personne Maison fermée Le vent qui pousse au loin une étoile avancée
Il n'y a plus personne Et tu es là Mon père Et comme un liseron Mon bras grimpe à ton bras Tu effaces mes larmes En te brûlant les doigts |
| | | AC Invité
| Sujet: Re: Vos poèmes préférés ? Jeu 20 Avr - 2:35 | |
| SALTIMBANQUES (Guillaume APOLLINAIRE)
Dans la plaine les baladins S'éloignent au long des jardins Devant l'huis des auberges grises Par les villages sans églises
Et les enfants s'en vont devant Les autres suivent en rêvant Chaque arbre fruitier se résigne Quand de très loin ils lui font signe
Ils ont des poids ronds ou carrés Des tambours, des cerceaux dorés L'ours et le singe animaux sages Quêtent des sous sur leur passage |
| | | Fred Invité
| Sujet: Re: Vos poèmes préférés ? Jeu 20 Avr - 15:14 | |
| Pour ma part ce sont des chansons mais très poétiques... de Brel!
Les vieux, Les flamandes, Les paumés du petit matin et j'en passe!
Je ne me trompes pas en disant que c'est Brel qui m'a ouvert les chemins de l'expression et de la "verbalisation". Il m'inspire d'ailleurs énormément et de nombreux textes sont inspirés d'une métaphore ou d'une phrase de ses textes. |
| | | Invité Invité
| Sujet: c'est de Jean de la Fontaine Sam 17 Mai - 12:52 | |
| LE SINGE ET LE DAUPHIN C'était chez les grecs un usage Que sur la mer tous voyageurs Menaient avec eux en voyage Singes et chiens de bateleurs. Un navire en cet équipage Non loin d'Athènes fit naufrage, Sans les dauphins tout eût péri. Cet animal est fort ami De notre espèce : en son histoire Pline le dit ; il faut le croire. Il sauva donc tout ce qu'il put. Même un singe en cette occurence, Profitant de la ressemblance, Lui pensa devoir son salut : Un dauphin le prit pour un homme Et sur son dos le fit asseoir Si gravement qu'on eût cru voir Ce chanteur que tant on renomme. Le dauphin l'allait mettre à bord Quand, par hasard, il lui demande : Êtes-vous d'Athènes la grande ? Oui, dit l'autre ; on m'y connaît fort : S'il vous y survient quelque affaire, Employez-moi, car mes parents Y tiennent tous les premiers rangs Un mien cousin est juge-maire. Le dauphin dit : Bien grand merci, Et le Pirée a part aussi A l'honneur de votre présence ? Vous le voyez souvent, je pense ? Tous les jours : il est mon ami, C'est une vieille connaissance. Notre magot pris, pour ce coup, Le nom d'un port pour un nom d'homme. De telles gens il est beaucoup Qui prendraient Vaugirard pour Rome, Et qui, caquetant au plus dru, Parlent de tout et n'ont rien vu. Le dauphin rit, tourne la tête, Et, le magot considéré, Il s'aperçoit qu'il n'a tiré Du fond des eaux rien qu'une bête. Il l'y replonge et va trouver Quelque homme afin de le sauver. |
| | | ericcfs2 Plume d'oiseau
Nombre de messages : 77 Date d'inscription : 22/07/2006
| Sujet: Le vase brisé Dim 12 Juin - 13:13 | |
| Moi je dirai le vase brisé de Sully prudhomme | |
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| Sujet: Re: Vos poèmes préférés ? | |
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