En guise de ses lèvres vermeilles J’ai embrassé avec une fougue rageuse Le fer froid de ce rideau Qui me sépare d’ELLE… A cet instant Je fus emporté A mes lèvres humectées Se suspendent l’appel et les larmes Et j’ai humé avec empressement Non le parfum tant recherché Non plus le musc d’un corps gracieux Mais un glacial relent d’alcool – iodé Qui hiberne sur les sinistres murs Sur les draps délavés Sur les poignets desséchés Où une faible lueur semble plonger Ce monde dans l’agonie… Ses yeux sont sortis de l’ombre Et l’ombre fuit la salle La vie reprend vie Les murs s’éveillent La lumière gagne chaque chose Son rire libéré éclaire le soir Et redonne à ses cheveux d’ébène Son éternel éclat…